Parent au naturel – Les jeudis de l’éducation

Voici ma première participation aux jeudis de l’éducation 🙂

Le thème de la semaine est « naturel », et je vais décliner ce terme au sens de l’attitude que nous avons avec nos enfants.

Être naturel c’est en premier lieu être soi-même, en toutes occasions. En pratique, je pense qu’il est rare que beaucoup d’entre nous soient naturels en permanence. Pourquoi ? Car il y a le moi personnel et le moi social, cet « acteur » que nous sommes en société, qui ne nous correspond pas, que cela soit beaucoup ou non. La peur et l’importance du regard des autres, nous la vivons au travers de notre attitude avec nos enfants.

Qui ne s’est pas soucié de ce que l’on pense d’elle/lui quand notre chérubin a fait un bon gros caprice au supermarché pour avoir sa boite de Lego ou sa poupée préférée ? Je dois bien avouer que pour ma part, cela n’a guère d’importance, et je réagis (presque) de la même façon qu’à la maison. En fait, je suis plus « cool » en dehors de la maison. Car la situation est différente, et que je préfère que celui de mes twins qui se roule par terre…continue. Quelle importance ? Niveau hygiène, il est déjà sale, et niveau humain, ma foi que les gens pensent ce qu’ils veulent. Ce qui est le plus important à mon sens en pareille situation est le fait que mon enfant se rende compte que je ne risque pas de céder à son caprice. Voire même que ça ne m’atteint pas. Car si tu as déjà des enfants en âge de te manipuler, tu sais que leurs actes sont parfois clairement orientés sur ta façon de réagir. Tu sais, ces fausses chougnes genre je pleure alors qu’en fait ce n’est qu’un caprice détourné et que je veux attirer ton attention, voire que tu cèdes à mes demandes.

C’est moche. Je sais.

Mais c’est un des modes de fonctionnement auquel nous avons, de fait, habitué nos enfants : lorsqu’ils pleurent nous venons voir ce qui se passe, voire même nous leur faisons d’emblée un câlin, puis nous leur demandons ce qu’il y a. Alors pourquoi ça ne fonctionnerait pas, aussi, pour obtenir quelque chose ? Pas con en même temps, le gosse.

Bref, pour en revenir à nos moutons, je préfère les laisser se rendre compte qu’ils n’auront rien ainsi, et désolé si mes enfants t’embêtent très occasionnellement avec leur caprice si tu les croises en magasin 😉

Je me demande d’ailleurs (même si j’ai déjà une idée de la réponse) si leur attitude ne dépend pas du parent : quand l’enfant est avec maman uniquement, ou papa uniquement, agit-il de manière identique ? A vrai dire, j’en doute.

Je dois avouer que j’ai ma part de responsabilité quelque part dans ce type d’attitude, de par le fait de beaucoup m’occuper d’eux. De fait, je suis très câlin (et ils me le rendent bien ^^), mais aussi très protecteur. Trop protecteur. C’est aussi ça être naturel chez moi : j’ai une aversion au risque, je me sure, je tempère, bref je suis chiant. Du coup, je suis toujours sur leur dos quand on sort, et je passe mon temps à les surveiller et à les aider. Par exemple quand ils descendent des sortes de rambardes comme les barres dans les casernes de pompiers. Sauf que les pompiers ne manquent pas de se rétamer une fois sur…une, eux. Les twins c’est autre chose. Le problème que cela peut poser c’est qu’à toujours les surprotéger, je ne les laisse peut-être pas assez se débrouiller seuls, prendre leur autonomie. Mais je dois avouer que la fragilité d’un enfant face aux dangers du quotidien fait que cela me fait peur. Le fait qu’ils aient été prémas et pas franchement franchement bien épais (ce qui est toujours nettement le cas pour Nathan, beaucoup moins pour Evan qui fait plus d’un kilo de plus que son frère !) n’a pas aidé. Ca te marque à vie quand tes enfants sont des crevettes d’1.9kg à la naissance, alors tu as envie de toujours les protéger…

Et être naturel, c’est aussi (je vais me faire crier je sens), pour moi, les autoriser à être devant des écrans. Ils ont droit chaque jour à regarder des dessins animés, à jouer sur leur appareil photo pour enfants avec des jouets dedans, ou regarder une vidéo sur l’ordinateur (Youtube est une source incommensurable de vidéos qui leur plaisent !). Mais, et c’est aussi à cause de cela qu’ils y ont droit, ils se lassent assez souvent rapidement, et ne restent pas longtemps sur l’un ou l’autre. Si c’est le cas, je leur donne un timing puis on arrête. Et par habitude, ils disent rarement quelque chose et respectent ce qu’on a dit. Si je trouve cela naturel, c’est parce que nous autres adultes, et leurs parents que nous sommes, nous passons du temps devant des écrans. Et ils sont entourés d’écrans, c’est aussi ça leur environnement « naturel » à eux, en voyant des télés, ordis, tablettes ou smartphones de partout. Alors, pour un enfant qui en abuserait, les choses seraient différentes, je limiterai beaucoup plus, mais je trouve ça mieux d’en profiter un peu, tant qu’ils savent s’arrêter et faire autre chose. Et puis, c’est bien aussi de ne pas avoir le refrain de la Maison de Mickey tout le temps dans les oreilles…

Enfin, la dernière chose qui me paraisse naturelle, et pas des moindres, c’est de ne pas cacher ses émotions à ses enfants. Bien sûr…J’allais dire « bien sûr, il est normal de vouloir cacher des sentiments négatifs tels que tristesse, douleur, fatigue (…) à nos enfants », mais je me dis que c’est une belle connerie ça encore ! Pourquoi devrait-on leur cacher nos sentiments « négatifs » ? Car ils font partie de nous, font et feront partie d’eux aussi, et c’est d’autant plus naturel de leur montrer ce que l’on ressent plutôt que leur cacher !

Si tu penses quelque chose de tout cela, n’hésite pas à commenter qu’on en discute 😉

Et retrouvez les articles des autres participants sur ce thème :