Avant que les jumeaux n’arrivent, nous avions décidé qu’ils seraient allaités, aussi longtemps que possible. Eh bien, cela aura été de courte durée…
Nous savions que l’allaitement, ou au moins le lait maternel, est très bon pour un bébé. D’une part pour les qualités intrinsèques du lait maternel, d’autre part pour le lien que cela crée entre les bébés et la maman. Et puis, très accessoirement, car cela est calorifère pour la maman, ce qui l’aide à perdre du poids (on prend tout ce qui est bon à prendre !). Cela était d’autant plus important que jumeaux est souvent synonyme de prématurité.
Et qui dit prémas (je te parlais de l’accouchement et de la grossesse ici), dit enfants plus frêles, plus fragiles, aussi l’allaitement nous semblait vraiment important.
Mais le sort en a décidé autrement. Nathan et Evan n’étaient pas à même de téter, du coup maman a dû tirer son lait afin qu’ils puissent en profiter. Si l’on passe outre un côté un peu « usine » avec le fait de se mettre au tire-lait toutes les 3 heures, il y a eu le côté laborieux de la chose. L’attente à chaque fois de voir si la quantité de lait obtenue était suffisante quant à leurs besoins. De ce côté-là, maman a été productive, alors ce n’était pas du tout un souci 🙂
Et puis le côté fatigue, de devoir se rendre dans la salle de néo-nat pour tirer le lait, à des heures précises, sans compter la fatigue de l’accouchement, la séparation de 24h à la naissance entre les jumeaux et maman, la couveuse. Bref, un ensemble de choses qui concourent à créer une fatigue physique et psychologique importantes.
Pour des raisons physiologiques, malheureusement cela n’a pu durer longtemps, et nous avons dû nous en remettre aux laits industriels. Là, ça a été un enfer pendant des mois. Nous supposons qu’Evan et Nathan ont eu un RGO, même si cela n’a jamais été admis médicalement parlant. Les hurlements en les couchant, des réveils en hurlant, des vomis quotidiens…Cela aura duré jusqu’à la solidification, dont les murs se souviennent encore, mais ça c’est une autre histoire !
Pour en revenir à nos moutons, une chose était difficile : le regard et les remarques du personnel hospitalier. Alors que tu as du mal à gérer tes émotions, une séparation non désirée avec tes enfants, une césa pas du tout prévue ni désirée non plus, le soutien des personnes s’occupant de tes enfants est important. Oui mais voilà, tu ne tombes pas forcément sur des perles, dont tes ami(e)s te parlent parfois. Ou de ce que tu peux lire dans certains témoignages, par exemple sur jumeaux-et-plus avant leur naissance, pour t’informer sur ce que c’est que d’avoir des jumeaux (oui j’étais maso…mais ça m’a appris plein de choses).
En bref, tout le monde n’est pas d’accord avec ton choix d’allaiter. Et celles qui sont pour, te regardent mauvais si tu ne viens pas à l’heure pour tirer ton lait. Sympa. En allant voir du côté des copines de la #teammultiples, tu verras que l’inverse est vrai également : une maman qui décide de ne pas allaiter peut être très mal vue. Hallucinant.
Et puis il vaut mieux compter sur soi pour ce qui est de se servir du tire-lait, tout en surveillant les alarmes de la couveuse, et rester éveillée. Mesdames, vous avez bien du courage…
Si les jumeaux n’ont donc pas eu droit aux seins de maman, cela a eu l’avantage pour moi de pouvoir leur donner le biberon. Ce moment calme, où tu as ton bébé posé sur toi. Il sirote tranquillou son bib, confortablement installé dans tes bras, c’est un moment très agréable, tout en douceur, en tendresse. Je dois avouer que ce sont des moments qui me manquent aujourd’hui. Heureusement, les jumeaux ne sont pas encore assez grands pour se passer des câlins, alors j’en profite encore un peu, avant qu’ils ne me repoussent comme ils commencent déjà parfois à le faire, avec des remarques de type « ça va je suis plus un bébé ! ». Profitons-en tant qu’on peut…
Et n’oubliez pas les autres articles des bloggeuses de la #teammultiples sur le sujet de l’allaitement (ou non) chez les jumeaux :
Sujet sensible que l’allaitement. Et avec des jumeaux là c’est carrément ultra sensible.
Je tire mon chapeau aux femmes qui allaitent avec le tire-lait parce que franchement c’est juste over mega chiant selon moi, le temps à attendre « la traite » (en plus perso je produisais que dalle tout en y passant un temps INFINI) et en plus t’as les inconvénients du biberon: lavage etc…
Heureusement je l’ai très peu fait juste quand j’ai repris le boulot.
Mais en même temps allaiter directement au sein des jumeaux je sais pas trop techniquement comment ça doit se passer, le Pepito passait minimum 1/2 heure au sein alors X 2 …
C’est chaud cacao là…
D’après les différents témoignages que j’ai pu lire, allaiter les deux en même temps semble se faire. Après, je pense que cela dépend des conditions : durée de la tétée, facilité à les gérer « spatialement parlant », le fait qu’ils soient synchros ou non, … Bref, y’a des moments où être un homme ça a ses avantages hein !
Même sans jumeau le sujet est difficile… On était parti pour l’allaitement, mais les choses ont fait que, comme toi, j’ai eu la chance de pouvoir donner le biberon à mon petit gars !
Disons que le fait d’avoir des jumeaux peut rendre la tâche plus ardue qu’avec un seul à gérer. En pratique, et qu’on parle allaitement ou quoi que ce soit d’autre (qualité des nuits, facilité de les gérer, etc…), en avoir un seul peut être plus difficile qu’en avoir deux, c’est très variable faut bien l’avouer. Pour ma part, si je mets la fatigue de côté, je dois avouer avoir une chance phénoménale car j’ai des jumeaux qui sont assez faciles à gérer dans l’ensemble, et je suis trop heureux de les avoir ^^